Tout ceux qui ont déjà voyagé par les airs le savent : il est impossible de rater son avion. Les compagnies aériennes demandent de vous présenter en salle d’embarquement au moins 30 minutes avant l’heure de décollage prévu – le délai est différent selon le type de vol, long-courrier ou moyen-courrier. Rater son avion ? IM-PO-SSIBLE.
Et pourtant, j’ai déjà raté l’avion. Mon excuse est très simple et très « écolière » : mon réveil n’a pas sonné. L’aéroport était à trois heures de route. L’accélérateur n’a pas suffi, je suis arrivée cinq minutes avant l’heure du décollage. Les portes de l’avion venaient de se fermer et le comptoir d’enregistrement était clos depuis bien longtemps. On ne m’a pas laissé passer.
Je n’ai jamais été aussi angoissée à l’occasion d’un voyage. Surtout que je suis du type « early bird « : si je n’arrive pas au moins une heure avant au comptoir, je stresse. L’avènement de l’enregistrement électronique a changé ma vie. J’ai commencé à décompresser, à m’enregistrer la veille et boucler mon bagage à main pour passer directement aux douanes moins d’une heure avant le départ. Mais il faut que le chemin soit nickel. Si les portes de l’ascenseur se ferment trop doucement, que mon portail ne s’ouvre pas du premier coup et qu’il y a plus de dix voitures autour de moi sur l’autoroute, c’est la panique.
En général quand vous prenez l’avion, c’est pour partir loin. Sinon, les plus aventureux prennent plutôt le train, ou la voiture. Ou alors c’est que vous n’avez pas le choix – #caribbeanlife … Alors, oui rater son avion est catastrophique. Vous devez payer des frais supplémentaires, tout votre agenda de vacances est décalé, ou vous perdez tout semblant de fiabilité si vous êtes en voyage d’affaires (sauf si vous êtes quelqu’un de très très important et que vous avez une meilleure excuse que votre réveil …). Si vous aviez des correspondances à prendre, là c’est la bérézina. C’est la fin du monde, c’est le cataclysme. Le chaos total.
Alors quand vous ratez l’avion, vous passez par les cinq phases du deuil. Le déni : « Le vol aura aussi du retard. L’avion va m’attendre. Je me suis trompée d’heure et il part plus tard que je ne croyais. Ma montre n’affiche pas la bonne heure, elle a de l’avance … ».
La colère. Remplacer ici par la honte. Du type LA honte de sa vie. Car franchement, QUI rate son avion ? Dans mon cas, j’ai eu d’autant plus honte car ce jour devait être mon premier jour de travail en tant que fille au pair dans une famille espagnole adorable. Crédibilité zéro. Et en plus j’avais gâché la journée de congé de la maman qui avait posé ce jour pour bien m’accueillir. [:/]
Troisième phase, les négociations. « Monsieur Ryanair, ça arrive à TOUT LE MONDE de rater un jour ou l’autre son avion, vos consignes sont trop strictes, c’est une INJUSTICE, j’étais là TROIS minutes avant l’heure officielle de départ, si vous m’aviez laissé passer, j’aurais pu courir dans le couloir, donc c’est de VOTRE faute. Mettez-moi donc dans le prochain vol sans frais supplémentaires… ». Evidemment ce n’est pas rationnel. Rien que le passage à la douane et la sécurité vous fait perdre au moins 15 minutes, dans le meilleur des cas.
La dépression. Une fois que vous réalisez que Ryanair n’a qu’un seul vol par jour prévu pour Madrid à cette époque. Que leurs conditions de vente sont très claires et que vous devez ajouter 50 euros sur le prix d’un billet low-cost pour rentrer dans le prochain avion – de fait doublant presque le prix du billet et quand vous êtes étudiante, ça compte ! Que vous avez un appel à passer et que cela ne va pas être plaisant. Que vous êtes à trois heures de route de chez vous et que vous allez devoir y retourner la queue entre les jambes, juste pour refaire le même chemin le lendemain à quatre heures du matin. Je crois que j’ai pleuré ce jour-là. Le sentiment d’impuissance était bouleversant. Vraiment. Catastrophique.
Et puis la phase finale arrive finalement quand Monsieur Ryanair vous regarde comme si vous étiez une abrutie ahurie et que vous comprenez qu’il ne pourra rien pour vous, ni lui ni personne. L’acceptation. Premier soulagement, la maman espagnole est très surprise mais elle ne semble pas trop irritée. Second soulagement, ma tante peut m’accueillir pour la soirée, elle n’habite qu’à une heure de l’aéroport. Et puis, des fois, il faut juste assumer ses propres erreurs. Et ne pas forcer le destin.

Leçons du jour
- Prévoir deux réveils. Ou ne pas dormir.Vous ronflerez mieux dans l’avion.
- S’enregistrer en ligne. Si vous n’avez qu’un bagage à main, vous évitez ainsi le comptoir. Avec des bagages en soute, les compagnies vous font normalement passer plus rapidement.
- Lire les conditions générales de vente, d’enregistrement et de présentation aux portes d’embarquement. Oui, oui, même vous, voyageurs rôdés.
La 3e phase m’a plié de rire ! Et le conseil de ne pas dormir aussi ! Merci pour le partage de ton expérience, ça dédramatise mes propres vols ratés.
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